Abd al Malik est né à Paris d'un père haut fonctionnaire congolais.
Entre 1977 et 1981, il vit avec sa famille à Brazzaville.
À son retour en France, il grandit dans une cité HLM du quartier du Neuhof à Strasbourg. Après le divorce de ses parents, c'est sa mère seule qui l'élève avec ses six frères et sœurs. Il est entrainé très jeune dans la délinquance.
Grâce notamment à une enseignante qui l'oriente vers le collège privé Sainte-Anne à Strasbourg, il poursuit ses études. Il est admis au lycée Notre-Dame des Mineurs, puis intègre l'Université Marc Bloch dans un double cursus philosophie et lettres classiques.
Il fonde à cette époque avec son grand frère Bilal et son cousin Aissa le groupe de rap N.A.P.. Abd al Malik choisit son nom de scène en référence à son propre nom de naissance. En effet, son prénom « Régis », qui signifie « roi » en latin, se dit « Malik » en arabe.
Il se marie en 1998 avec la chanteuse Wallen, avec laquelle il a un garçon en 2001. Il devient en 1999 disciple du maître spirituel marocain Sidi Hamza al Qâdiri Boutchichi.Œuvre musicale.
Son œuvre s'inspire de l'islam soufi auquel il s'est converti au cours de son adolescence. Abd al Malik milite depuis pour la paix et pour un « vivre ensemble ».
Son style musical mélange rap, jazz et slam au ton volontiers « sérieux ».
Il n'hésite pas à faire référence à d'autres chanteurs de langue française, comme Jacques Brel dont il reprend la chanson Ces gens-là.
Ses chansons cherchent à mettre en valeur un texte fort de sens et d'émotion, chanté ou récité, accompagné d'une musique qui doit appuyer l'intensité des paroles.
La ligne de conduite esthétique pour la création de son second album Gibraltar était « déconstruire dans la forme la notion même de rap tout en restant hip hop ».
Il se met à penser que, dans le slam comme dans l'islam, il avait une posture de paraitre et non d'être parce que trop inquiet de la réaction du public, préoccupé par les opinions des gens.
« Il m'a fallu déconstruire pour reconstruire. Mais rien de bon ne peut sortir hors de l'amour et hors de l'acceptation de l'autre » résume-t-il en évoquant son cheminement, « même si cela n'est pas toujours facile ».
En novembre 2007, il présente un nouveau projet, le collectif Béni-Snassen composé de New African Poets (NAP), Wallen, Bil'in, Hamcho, Matteo Falkone et lui-même, engagé contre l'illettrisme. En 2008, le collectif sort un album intitulé Spleen et Idéal.
Le 27 janvier 2008, il est décoré chevalier dans l'ordre des Arts et Lettres par la ministre de la Culture Christine Albanel, lors du Marché international de l'édition musicale (MIDEM).
Apprécié par une partie de la presse, Abd Al Malik est aussi critiqué.
Dans un article intitulé « Rap domestiqué, rap révolté » et publié dans Le Monde diplomatique en septembre 2008, le journaliste Jacques Denis considère que l'œuvre d'Abd Al Malik est trop consensuelle et facilement récupérable politiquement par la droite ou la gauche (par opposition à des rappeurs plus radicaux) :
« l'extrême prévisibilité du verbe d'Abd Al Malik ne saurait faire taire l'orage qui menace au delà du périphérique » et « il ne constitue en fait que la face audible de minorités devenues visibles par une belle opération de communication ».
En 2008, il participe à l'album Last Night de Moby sur le titre La Même Nuit.
En 2009, suite à sa collaboration musicale avec Gérard Jouannest, compositeur attitré de Jacques Brel et époux de Juliette Gréco, il écrit plusieurs textes pour la chanteuse.
Écriture
Qu'Allah bénisse la France, Albin Michel, Paris, 2004.
Il y explique son cheminement et il y défend un islam réfléchi, fait de tolérance et de désir d'intégration.
L'ouvrage obtient en Belgique le prix Laurence Trân 2005.
La guerre des banlieues n'aura pas lieu, Le Cherche Midi, Paris, 2009.
Prix de littérature politique Edgar-Faure 2010.
Récompenses
2005 : Prix Laurence Trân en Belgique pour le roman Qu’Allah bénisse la France.
2006 : Prix Constantin et Prix de l'Académie Charles-Cros pour l'album Gibraltar.

CONCERT
Bercy
les 2,3,4 janvier 2010

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